21/07/2020
Quand l'automatique rencontre les neurosciences 

Quel est le lien entre l’automatique et les neurosciences ? A première vue, il semble difficile d’établir des points communs. Pourtant, Romain Postoyan, chercheur au CRAN et Antoine Chaillet, professeur à CentraleSupélec, l’ont fait. Dans quel but ? Ouvrir la voie à de nouveaux traitements thérapeutiques intelligents contre certaines pathologies. Les neuroscientifiques et les automaticiens allient ainsi leurs compétences pour s’attaquer à deux axes de recherche , qui pourraient jouer un rôle majeur à l'avenir. Il s'agit d'une part de la maladie de Parkinson et de son traitement possible par stimulation électrique ou optogénétique, dont la technique consiste à rendre sensible à la lumière les neurones pour pouvoir contrôler leur activité électrique au moyen d’impulsions lumineuses. L'autre volet concerne l'épilepsie et la détection voire la prédiction de crises.

Le défi est de taille : les outils théoriques de l’automatique s’appliquent généralement à des processus conçus par l’homme et se confronter aux mécanismes cérébraux  soulève nombre de difficultés d’ordre méthodologiques.

Pour le volet épilepsie, le but est d’estimer des données électrophysiologiques et qui ne sont pas accessibles par la mesure. Celles-ci pourront alors être exploitées afin de détecter voire de prévoir l’occurrence des crises d’épilepsie. Concernant la maladie de Parkinson, l’objectif est de développer des méthodes de stimulation artificielle de la zone cérébrale touchée, qui sont adaptées au patient et à ses besoins, afin de palier son dysfonctionnement.  

Les neurosciences est un domaine encore peu exploré par les automaticiens et cette nouvelle collaboration en est à ses balbutiements. Le chemin qui reste à parcourir est encore long. Pour autant, la combinaison de ces deux champs d’application présage déjà des résultats prometteurs pour faire avancer la recherche dans l’avenir…  

Dans un article publié dans le numéro spécial "Cerveau" du magazine La Recherche (juin-août 2020, numéro 34), les chercheurs détaillent leurs recherches qu’ils ont initié sur cette thématique.