29/03/2018 - 16H30 - Site Brabois - Présidence ex- INPL salle Gallé

"Contribution des sources épileptiques inter-critiques et critiques à l'EEG de scalp"

Résumé :
Depuis l'existence des enregistrements électroencéphalographiques (EEG) invasifs avec des électrodes intracrâniennes positionnées dans un contexte clinique, il est admis qu'un nombre considérable de décharges épileptiques intercritiques ou critiques ne sont pas visibles en électroencéphalographie (EEG) de scalp lors des interprétations visuelles de routine. Ce problème méthodologique est majeur dans la prise en charge des épilepsies car l'EEG de scalp est la technique la plus utilisée dans le diagnostic initial, dans la classification, dans la définition des zones cérébrales à explorer avec l'EEG intracrânien voire même dans l'exérèse chirurgicale d'emblée de la zone épileptogène. Le développement des enregistrements EEG simultanés multi-échelles avec des capteurs de scalp, subduraux et/ou de profondeur, réalisés dans un contexte clinique, offre une opportunité unique d'investiguer et de résoudre la problématique de ces corrélations mal connues et non quantifiées à ce jour. Cette thèse vise à étudier la contribution des sources épileptiques à l'EEG de surface en utilisant une approche par enregistrement EEG simultané multi-échelle et par imagerie de sources électriques non-invasives. Ce travail s'est réparti de la façon suivante : 1) clarifier l'origine corticale exacte des activités épileptiques intercritiques corticales enregistrées en EEG de scalp, 2) identifier les caractéristiques qui déterminent la visibilité des sources cérébrales en EEG de surface et 3) mettre en évidence les zones cérébrales qui ne sont pas visibles, et donc échappent, à l'EEG de surface. Dans ce but, une revue détaillée de la littérature à la fois médicale et neuroscientifique a été réalisée. Ensuite les études expérimentales ont été menées pour 1) étudier la contribution des sources temporales internes (profondes) à l'EEG de surface en utilisant la SEEG comme méthode de référence, 2) étudier l'apport de l'ISE dans les épilepsies frontales et mettre en rapport les signaux enregistrés en ECoG avec ceux enregistrés simultanément en EEG de surface et 3) d'étudier la contribution des sources internes, basales et latérales du lobe frontal en ECoG et en EEG de surface. Enfin, une analyse a été effectuée pour étudier la pertinence des résultats obtenus et définir les perspectives de cette thèse. Cette thèse avait pour but d'étudier les corrélats électriques en EEG de scalp de sources cérébrales investigués selon différentes méthodes invasives. Ces études ont été réalisées grâce à des enregistrements EEG simultanés multi-échelles et dans un contexte de bilans pré-chirurgicaux d'épilepsie pharmaco-résistante. Pour mener à bien ces études, j'ai développé des méthodes innovantes d'analyse notamment dérivées de l'imagerie de sources électriques. Les données EEG multi-échelles ont facilité l'analyse des corrélats électriques étant donné la synchronie des signaux enregistrés et l'échantillonnage spatial des sources depuis la profondeur jusqu'à la surface. Les méthodes d'imagerie de sources électriques permettent d'améliorer encore l'analyse de ces signaux. Les sources cérébrales profondes, comme celles située dans la partie mésiale lobe temporal ou dans la partie fronto-basale du lobe frontale, ne sont pas visibles spontanément en EEG de scalp mais sont détectables. Les pointes épileptiques visibles sur l'EEG de scalp sont issues généralement d'activation de sources très étendue spatialement et dont le rapport signal sur bruit est généralement très grand. La résolution spatiale de l'EEG de scalp pose des limites intrinsèques pour la détection et la localisation des sources. Maintenant, ces études menées lors de la thèse démontrent l'importance majeure de continuer à développer des outils d'analyse des signaux EEG de scalp pour obtenir de nouveaux outils diagnostiques qui permettent de surmonter le biais d'échantillonnage spatial des explorations EEG invasives et pourront, peut-être à terme, éviter l'utilisation des méthodes EEG invasives.
Jury :
- Rapporteurs : M. Philippe DERAMBURE - Université de Lille
M. Serge VULLIÉMOZ - Université de Genève
- Autres membres : Examinateurs :
Mme Valérie LOUIS-DORR -Université de Lorraine, CRAN, UMR 7039
Mme Martine GAVARET - Université Paris 5 René Descartes