13/12/2022 - 14H00 - Amphithéâtre 7 de la Faculté des Sciences et Technologies

"Expression et fonctionnalité des récepteurs aux oestrogènes dans la gliomagenèse des astrocytomes et leur progression maligne "
(Thèse Alex HIRTZ)

Résumé :
Contexte : Les gliomes sont des tumeurs primaires du cerveau pour lesquelles la survie des patients dépend majoritairement du grade de la tumeur. La forme la plus répandue et de plus mauvais pronostic est le glioblastome. Quel que soit le grade, la quasi-totalité des patients suivront le même protocole standard de traitement comprenant une résection chirurgicale et une radiochimiothérapie (à base de témozolomide) concomitante. De nombreuses autres solutions thérapeutiques ont été testées, mais sans succès. De nouvelles données tendent à montrer que la progression et l'apparition des gliomes peuvent être influencées par une composante hormonale, en particulier par les oestrogènes. C'est dans ce contexte que s'inscrit mon travail de thèse, dont le principal objectif était d'évaluer l'impact de l'expression des récepteurs aux oestrogènes sur la survie des patients et de décrypter leur signalisation dans les gliomes.

Résultats : A partir de bases de données publiques contenant les données cliniques et histo-moléculaires des patients et de leur gliome, nous avons montré qu'une forte expression des récepteurs aux oestrogènes nucléaires (ESR1 et ESR2) et membranaire (GPER1) est respectivement négativement et positivement corrélée à la survie des patients. En particulier, l'expression de ces récepteurs est majoritairement prédictive de la survie des femmes. Afin d'étudier spécifiquement la signalisation dépendante de GPER, nous avons traité des cellules de glioblastome avec son agoniste spécifique, le G-1. Au niveau moléculaire, nous montrons que le G-1 agit via deux mécanismes distincts : l'un en stimulant le métabolisme lipidique et l'autre en perturbant la séparation des centrosomes lors de la division cellulaire. Au niveau cellulaire, nous montrons que le G-1 provoque une forte diminution de la prolifération. Ces effets sont médiés par une désorganisation du réseau microtubulaire, ce qui conduit à un arrêt des cellules en phase G2/M. La combinaison du G-1 avec le témozolomide permet de prolonger et d'accentuer ces effets. Nos résultats montrent que le niveau d'expression des récepteurs aux oestrogènes est corrélé à la survie des patients, ce qui renforce l'idée que ces tumeurs soient hormonosensibles. De plus, les propriétés anticancéreuses du G-1, seul ou en combinaison avec le témozolomide en font une thérapie prometteuse pour limiter la progression des gliomes.

Mots-clés : Gliome — Analyse de survie — GPER — G-1 — Microtubule
Jury :
- Rapporteurs : Yves Jacquot Professeur, Université de Paris
Jean-Marc Vanacker Directeur de Recherche
- Autres membres : Luc Taillandier Professeur des Université/Praticien Hospitalier, Université de Lorraine, examinateur

Marie-Justine Guerquin Maître de Conférences, Université de Paris, examinateur
Hélène Dumond Maître de Conférences, Université de Lorraine, directrice de thèse
Hélène Dubois-Pot-Schneider Maître de Conférences, Université de Lorraine, co-directrice de thèse
Amélie Darlix Praticien Hospitalier, Université de Montpellier, invitée
Tony Avril Ingénieur-Biologiste, Université de Rennes, invité